Au fond depuis toujours c’est l’invisible qui m’intéresse. Ce qu’on ne voit pas – ce qui ne se dit pas – l’espace hors du quotidien. Faire le récit de l’intime par l’artistique – la peinture, la parole poétique, qu’elle soit dite ou écrite, le théâtre, le masque. Suivre son fil. Je me souviens, très jeune, c’étaient les secrets qui m’intéressaient. Je faisais parler les gens, et j’écrivais leurs secrets sur des petits bouts de papier. Comprendre le sens de la vie, j'étais pleine de questions. Des « Pourquoi » qui étaient des « Comment ». Comment comprendre la vie ? J’ai fait de la biologie. Comment voir ce qu’on ne voit pas ? Je suis devenue comédienne, metteur en scène, j’ai travaillé la question du mot et du geste, du conte, de la poésie. J’ai commencé à peindre pour dire cet indicible que je voulais exprimer au théâtre. Comment aider ceux qui se détruisaient? Je suis devenue intervenante de pratique artistique avec des personnes en dehors de la norme puis thérapeute énergeticienne.
PEINDRE
C’est pour moi laisser l'énergie surgir en un paysage intérieur, quelques touches d’impressions qui se déposent, d'essence de vie, qui tentent au-delà du dire, de donner, de vérifier que cela existe, que j’existe.
La peinture reste une constante dans mon existence, avec la recherche du rapport forme/matière – temps/espace – couleurs contrastées et couleurs fondues – affirmation et disparition – recherche de l’équilibre – du brut au travaillé (mais pas trop), juste ce qu’il faut pour que mon regard sente un accord, comme en musique.
Travail en aveugle. Mes yeux sont dans mes mains. Le trait de lumière qui s’inscrit sous mes doigts est ride sur le visage. Longtemps, le miroir sans tain m’a renvoyé un regard impitoyable.
Pour moi, pas d’opposition. Les opposés ne s’opposent pas, ils se cherchent, se vivent, se heurtent, m’obligent à me vivre avec mes paradoxes, à ne plus avoir peur de ces sujets lourds, ténébreux, vulgaires et sans grâce.
TROUVER LA TRANSFORMATION
Je me sens souvent plus alchimiste que peintre, portée par une quête qui est née avec moi : celle de transformer le vil en beau.
Le beau n’est pas qu’esthétique, le beau c’est être touché jusqu’aux larmes, jusqu’au rire, jusqu’au silence. Faire.
S’autoriser à faire ce que l’on est.
J’ai besoin de plusieurs moyens d’expressions, pourtant, il m’en manque toujours un.
Je peins une partie de ce que je suis.
Je travaille essentiellement :
– sur du papier, carton bois, métal, acétate
– par séries. Une série allant de 30 à 250-300 pièces.
Avec le recul ? je crois qu’on peut dire que je travaille sur l’épuisement – et puiser jusqu’au vide.
Quand c’est fini, une autre porte s’ouvre, un autre moi ? Je ne sais pas.
Il y a toujours l’élément eau dans mon travail. Probablement en lien avec quelque chose d’insaisissable et de profondément archaïque, relié à la vie.
Cette eau qui nous bouge vers nos profondeurs, opaque ou transparente, notre miroir tendu, toujours mouvant.
Il y a toujours du mouvement dans ma peinture. Je peins comme je suis, dans une danse, La matière et le mouvement sont plus importants que le motif.
C’est un travail sur le rythme – la répétition – l’existence qui peut nous broyer ou nous emmener vers le plus haut, le sacré.
Je peins comme si mon support était un plateau dans lequel je bouge, je sens, je parle, je regarde, je suis en présence, j’attends, je vis.
Souvent je recouvre ce qui a été fait.
Très vite je passe à un autre moment.
Je peins avec un esprit de comédienne.
Quand on joue on sait que le temps ne peut pas être fixé. Je peins cet éphémère.
Ce temps éternel, qui n’existe pas.
Je peins quelque chose d’impossible.
Une scène où l’on verrait seul les émotions du dessous.
Quelques Dates:
En 2015 je rejoins le groupe Stream Art
En 2015 Suite de six fusains et peintures édités dans la revue en ligne Arts visuels Cavale
En 2016 je fais les couvertures du texte « l’intouchable » de Sylvie Fabre - édition pré #carré
En 2018 je présente 3 ruches à l’atelier de Jean-Marc Paubel ( la SCOF Grigny) et je performe pour « les mondes intérieurs »
Exposition collective 10 ans 10 Artistes - La Cocotte Prod.
illustrations - Inflexion de Fabrice Farre
En 2019 réalisation de 7 robes en voie x s - installation pigment sur calme tissage à l'atelier de Jean-Marc Paubel - mise en place de Micro Actes Poétiques pour le projet Voi e s x porté par Jean-Marc Paubel et Marie France Chevalier
En 2019 livres d’artiste pour le projet VOIX-S-E – La Scof – Grigny
"Fraternellement, Charles Juliet" ouvrage collectif - Marie Thérèse Peyrin Textes et peintures ( Jacques André Editeur)
En 1997 , première publication « Petits cailloux »
2000 « L’amour sans fin » texte, illustrations,qui reçoit le soutien de la DRAC livre de Haute Normandie
À partir de 2006 de nombreux poèmes sont publiés d’abord dans la revue lyonnaise « Verso » puis dans de nombreuses autres revues.
En 2015 première publication en solo Mémoire Annexe Col. Encre blanche édition. Encres vives (en juillet)
En 2017 La vacherie aux éditions Jacques André
Six haïkus sont sélectionnés et paraissent dans les flots des mots concours de haïkus organisé par l’agence de l’eau du Rhône Méditerranée Corse parrainé par Erick Orsena
Anthologie : Edition l'aigrette - Maison de la poésie de la Drôme - Anhologie du prix de poésie Simone Landry
En 2020 - Haîkus pour Marie France Chevalier " Ardoises"
Parutions en revue
Revues papier : Verso - Point barre - Comme en poésie -– Poèmes épars - Nouveaux délits –Traction Brabant – Le Moulin de la poésie – Décharge – Cabaret – Florilège -– Phoenix – Traversées – Ecrit(s) du Nord - Sipay ( poèmes et conte) -– Cabaret – FMP - Concerto pour marées et silence – Revue Arpa - contre-allées - (...)
Revues en ligne : Capital des mots - Paysages écrits - A la dérive - arts et littératures en mouvement - Remue.net
Je suis également psycho-praticienne dans un cabinet à Lyon, dans une yourte de soin à Rochepaule et Ardèche et intervenante dans le centre de jeûne de Lalouvesc jeune-et-sens.fr